On a commencé, en Juin 2011, par arranger la route, qui était pleine de
crevasses et recouverte par la végétation. Avec deux machines et 8 ouvriers, ça
nous a pris une petite semaine, au cours de laquelle on en a découvertes des
choses sur ce terrain ! Franchement, à ce moment là tous les gens que je
connais auraient pris leurs jambes à leur cou… Pour commencer par le plus léger,
on a appris que la ferme avait été abandonnée en 1976, que les dernières
personnes à y avoir habité étaient une femme, Emm Assaad, et son fils. La première fois que le garçon,
né en bas, a marché sur l’asphalte, il faisait, comme ces astronautes sur la
lune, de grandes enjambées ridicules. Et puis qu’avant le percement de la
route, en 2004, la ferme n’était accessible qu’à dos de mule, d’ailleurs en
regardant bien les photos, on distingue encore son tracé quand il n’est pas
recouvert par la nouvelle route.
Et le plus croustillant pour la fin : le terrain serait bourré de
mines, d’obus non explosés et de pièges : des mines et des obus reliés par
des fils électriques, parce que les forces en conflit durant la guerre civile
se sont âprement disputés cet accès au fleuve… puisqu’on vous dit que c’est
stratégique depuis des centenaires… Ceci dit ce on n’en mène pas large, et
chaque pas hors de la route me fait blêmir. Jean-Pierre, évidemment, se met à
gambader partout pour me faire peur. Il prend les premières photos des
oliviers, les jals sont difficiles à distinguer, un tas de ronces et d’arbustes
poussent entre les arbres, ça promet…
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