Léons


La mystérieuse raison étant une connexion internet intermittente, voila les photos et l’histoire de ce pauvre Léon…
En fait il y  a eu deux Léon : Léon Premier fut trouvé dans un cageot d’olives qu’on basculait pour le tri. Tout noir et tout stressé, il sortait les crocs du  haut de son petit centimètre et demi au garrot, impressionnant ! Attendris par sa taille minuscule et son involontaire air comique, on l’a mis dans le premier contenant disponible de taille adéquate : une boite de Picon vide… Oh ! Il était bien là dedans, un vrai palace… Logé nourri blanchi qu’il était, le Léon. Il est même passé à la télé, et en live à la pesée : moins de 5 grammes.
Au bout de 3 jours, quand même, et après avoir constaté qu’il ne touchait pas à sa nourriture, on l’a relâché près de l’arbre duquel il avait du tomber (voila à quoi ça sert de numéroter les arbres et les caisses, en plus de faire des statistiques,  ça sauve des vies). 


Léon Deux a été trouvé de la même façon, dans la zone D, à la fin de la période de cueillette. Celui la me suis-je dit, je le laisse pas filer. Comme je n’avais pas de boite de Picon sous la main, mais du fil de fer, je me suis lancée dans la construction d’une cage – boule, doublée de grillage, du plus bel effet. Mais ce Léon la était bien plus coriace que le premier du nom, et à chaque fois que je relâchais un peu mon attention, il en profitait pour sauter de la table (80 cm de haut, 53.3 fois sa taille environ) en fermant les yeux. Nonobstant ces signaux répétés, je me suis entêtée à vouloir le garder, comme une petite fille butée. Bref, j’ai fini par faire une cage hermétique, et encore une décision stupide, j’ai embarqué Léon avec moi à Beyrouth… Génial m’a dit Jean-Pierre, et comment tu vas le nourrir ? Fastoche ai-je répondu, je vais de ce pas faire les animaleries, je vais surement trouver des vers et des mouches, régime préféré des caméléons d’après la dizaine de sites consultés en arrivant. Résultat, le surlendemain, pas un endroit en ville qui ne me prenne pour une douce dingue, Léon deux qui fait la gueule et maigrit à vue d’œil, et Jean-Pierre qui me traite de génocidaire… En plus il pleut, donc impossible de relâcher Léon deux dans son habitat, et pas question de le relâcher en ville, et pas une mouche à l’horizon. Franchement, à Beyrouth, 3 jours de suite, si c’est pas de la malchance…
Bref, à la première éclaircie je file au Sud, Léon deux dans sa boule sur le tableau. Je passe prendre les chabebs, endimanchés, pour assister à la dernière presse de la saison, cueillie la veille. Léon toujours dans sa boule, vert clair, calme.  A un moment, je passe la voiture à quelqu’un, qui revient vite. On reprend la voiture avec les chabebs, et la je pose Léon de nouveau sur le tableau. Sa couleur fonce. Il s’agite, on dirait un hamster. Complètement à coté du truc, j’élabore une théorie sur la peur qu’auraient les caméléons de leur reflet, basée sur un truc lu sur le net, qu’il essaierait de s’intimider, bref funestes conneries. Ca dure, en plus, et on est 5 dans la voiture à en rajouter quand il tire la langue. Là, quelque chose finit par bousculer la bêtise dans mon cerveau, et je me gare et je tends la main vers la boule, super chaude, je dois mettre ma manche pour la saisir. Merdouille! Léon dedans ne bouge plus, n’eut été  la langue tendue, et qui commençait à bleuir, je pense que j’aurais tenté un bouche a bouche. Asphyxie etouffatoire fulgurante, due a la chaleur qui sortait des grilles du chauffage, même éteint…
J’ai eu du mal  à lui détacher les pattes de la boule, il était tout rigide et encore plus léger qu’avant, on était au portail de la ferme…

Bestioles



Les bêtes, quelle que soit leur taille, sont chez elles à Baanoub, et je tiens ici à  les remercier de la grande tolérance dont elles ont fait preuve jusqu'à maintenant à notre égard. Pourtant on doit bien les embêter, à faire tant de bruit… Et si ce n’était que ça passe encore, mais on déplace des pierres, coupe des branches, fauche des herbes, retourne la terre, plante des arbres, bref on intervient dans leur habitat à grande échelle, et moi je serais bouleversée pour moins que ça…
De la plus grande à la plus petite voici une liste, loin d’être exhaustive, des bestioles les plus courantes :
-          Sangliers
-          Renards
-          Lynx
-          Lièvres
-          Ecureuils
-          Taupes
-          Tortues
-          Serpents
-          Caméléons
-          Lézards
-          Crapauds
-          Souris
-          Scorpions


-          Cigales
-          Criquets
-          Escargots
-          Sauterelles
-          Mille pattes
-          Araignées 
-          Frelons
-          Abeilles
-          Guêpes
-          Papillons

-          Coccinelles
-          Mouches
-          Moustiques
-          Vers de terre
-          Pucerons

Sans oublier les oiseaux, mais comme je n’en connais pas encore les noms et qu'ils sont toujours trop rapides pour les photos, on va se contenter de descriptions; il y a des noirs, des blancs, des gris, des roux, des petits, des grands et des moyens, et surtout deux éperviers ou aigles ou buses, ou en tous cas des rapaces qui se baladent tranquillement dans le ciel de fin d’après midi, nonchalants, pas pressés, et puis d'un coup ils piquent vers le sol, et remontent une fois sur deux le bec plein de quelque chose qui se débat.

Il me reste encore à vous présenter Léon, le caméléon qui vécut dans une boite de picon, passa à la télévision et mourut devant 5 cons, mais ça va être pour un autre post car pour une mystérieuse raison je n'arrive pas à uploader ses photos...

Les saisons de Baanoub: l’hiver

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’hiver au Liban est loin d’être une saison morte. Certes il fait humide et, cette année particulièrement, froid, mais la nature se plait à recevoir autant d’eau, et une quantité incroyable de plantes poussent à cette saison. Il est vrai que les arbres se décharnent, mais ils prennent des teintes pourpres et oranges et jaunes magnifiques avant d’en arriver la...
C’est aussi le moment que choisissent les cyclamens, coquelicots et autres marguerites pour fleurir, dans le desordre. 











Les saisons de Baanoub : l’automne


Saison de la récolte des olives, c’est un moment d’activité fébrile sur le terrain. Les matins sont frisquets, le soleil plus lent à monter et les journées plus courtes. La première pluie est à la fois le signal que les olives seront prêtes à être cueillies bientôt et que l’on peut bruler nos mauvaises herbes sans danger. Les nuages dramatisent chaque instant.




Les saisons de Baanoub : l’été

L’été, tout sèche et jaunit. Les fruits gonflent et alourdissent les branches, les animaux dorment le jour pour mieux chasser la nuit, la nature paresse, écrasée de chaleur. Même pour les scorpions il fait trop chaud… les cigales chantent, elles n’ont toujours pas compris. 






les saisons de Baanoub: le printemps

Au printemps tout fleurit. Du chardon aux bougainvilliers en passant par le thym, la sauge et les buissons, toutes les plantes se parent de couleurs. Les abeilles ont l’air saoules, les fourmis n’en croient pas leurs yeux devant tant d’abondance, les serpents et les lézards squattent les meilleures pierres,  toute la nature frémit en se gorgeant de soleil, et les fruits sur les arbres gentiment murissent.